Samedi 22 juin 2013 au Palais de Tokyo
Entrée libre et gratuite
Ce nouveau cycle de trois tables rondes fait suite à deux événements déjà organisés par C-E-A / Commissaires d’exposition associés au Pavillon Carré Baudouin (2009) et à la Fondation d’entreprise Ricard (2011).
Créée en 2007, l’association C-E-A est une plateforme de réflexion, de promotion et d’organisation d’actions autour de l’identité professionnelle du commissaire d’exposition.
En partenariat avec le Palais de Tokyo et dans le cadre de la saison Nouvelles vagues qui offre un cadre d’attention idéal, C-E-A ouvre le 22 juin 2013, un troisième volet public de réflexion sur les pratiques curatoriales. Profitant de la présence à Paris de curateurs internationaux, cette nouvelle rencontre s’articule autour de problématiques de fond révélées par un contexte fort de repolarisation du monde de l’art contemporain.
Introduction par Marc Bembekoff
Modérateurs : Damien Airault et Estelle Nabeyrat
« Pratiques curatoriales : historicisation et mutations »
Intervenants : Jens Hoffmann, Vinicius Spricigo, Natalia Valencia
Si la parution de nombreux ouvrages a contribué ces dernières années à affirmer le curating en tant que discipline et à en définir certains contours, elle a également permis plus largement la diffusion de ses problématiques et celles portées par ses acteurs parmi lesquels son historicisation. Parallèlement, la mondialisation a poussé à réévaluer une approche occidentalo-centrée de cette histoire en construction ainsi que de ses figures de tutelles, en témoigne le travail du curateur brésilien Walter Zanini qui fut contemporain de Harald Szeemann. En partant de ce constat général, trois curateurs et chercheurs sont invités à partager leurs éléments de réflexion et venir témoigner de leurs positionnements.
« Contextes, commandes et reconfigurations des marges »
Intervenants : Jean-Marc Avrilla, Sonia Dermience, Tobi Maier
Lieux autogérés, centres d’art, musées, galeries marchandes voire biennales… autant d’espaces et de formats d’expositions qui s’offrent aux curateurs dont le nombre a considérablement augmenté. Malgré l’offre potentielle, et dans un secteur professionnel devenu très concurrentiel, les structures décident du commissaire à inviter et selon des critères bien spécifiques auxquels, en retour, le curateur doit répondre au mieux.
Dès lors, comment les curateurs recalibrent-ils leurs champs d’investigation et leurs projets ?
Comment le contexte de monstration prend-il part dans le processus de conception d’une exposition ? Et quel espace reste-t-il pour un curating d’auteur qui privilégie notamment la dimension expérimentale, la prise de risque (voire les postures subversives) ?
Cette table ronde réunit les points de vue de commissaires d’exposition qui ont eu l’occasion de travailler dans certaines de ces situations. Curateurs indépendants ou exerçants au sein de structures, ils partageront leurs expériences et leurs points de vue.
« Outils économiques et intellectuels »
Intervenants : Antonia Alampi, Cécile Bourne-Farrell, Olivier Marboeuf, Jason Waite
Expérimenter, affirmer des positions, explorer des registres singuliers dans le monde de l’art relève souvent du parcours du combattant dans un contexte de grande précarisation de la profession de commissaire. En réponse, certains professionnels créent leurs propres outils de travail et leurs supports : manifestations, événements, structures pérennes et éphémères, projets mobiles, etc.
Venant approfondir un aspect pratique évoqué dans le précédent débat, cette table ronde réunit des curateurs qui ont cette expérience. Elle permettra d’aborder les aspects économiques qui sous-tendent nécessairement leurs projets.
BIOGRAPHIES
Antonia Alampi Ancienne codirectrice de l’association culturelle Opera Rebis, elle a également collaboré à Manifesta7 en 2008 et travaillé pour la Galleria civica d’arte contemporanea de Trente. Antonia Alampi vit à présent au Caire, où elle est conservatrice adjointe de l’espace Beirut. Elle siège au comité scientifique du centre de documentation DOCVA à Milan, publie régulièrement et organise des expositions à titre indépendant. Antonia Alampi est commissaire de l’exposition The Real Thing? dans le cadre de la saison Nouvelles vagues au Palais de Tokyo.
Damien Airault est commissaire d’exposition indépendant et critique d’art. Il a été commissaire de nombreuses expositions en institutions, en écoles et dans des espaces indépendants dont Le Commissariat qu’il a dirigé de 2008 à 2011. Il s’intéresse aux formes expérimentales de critique, aux dispositifs de co-production et de communication et interroge souvent les pratiques à travers son implication personnelle.
Jean-Marc Avrilla est commissaire indépendant et critique. Il a été commissaire d’expositions au CAPC Musée d’art contemporain de Bordeaux de 1990 à 1999, auteur d’expositions monographiques consacrées à Céleste Boursier-Mougenot, Xavier Boussiron, Frank Eon, Tony Oursler ou Jack Pierson, et a dirigé l’Espace de l’Art concret – Donation Albers-Honneger de 2006 à 2009 où il a interrogé les limites des classifications de l’histoire de l’art contemporain à partir de l’art conceptuel et de la relation à la nature dans le cadre d’expositions thématiques.
Marc Bembekoff est actuellement curator au Palais de Tokyo (expositions personnelles de Damir Očko et Dewar & Gicquel…). Il a été Chargé de la programmation d’art contemporain du musée Rodin (2009-2010), chargé des expositions au Frac Champagne-Ardenne (2007-2009) et Assistant de programmation cinéma au Mnam/Cci, Centre Pompidou (1999-2003). Il est par ailleurs commissaire d’exposition indépendant (« The Mystery Spot » à la Fondation d’entreprise Ricard (Paris, 2012), « Du monde clos à l’univers infini » au Quartier de Quimper (2012)) et co-fondateur du collectif Le Bureau/ avec lequel il a réalisé de nombreuses expositions. Il a écrit pour différentes publications monographiques (Bettina Samson, Nicolas Boulard…) et catalogues d’institutions (musée Rodin, Freud Museum…).
Cécile Bourne-Farrell a travaillé sept ans à l’Arc/Musée d’Art Moderne, comme adjointe de conservation (1992-98) et conçoit depuis des projets curatoriaux prospectifs pour des collectivités publiques et privées en France comme à l’étranger. Médiatrice mandatée pour la mise en place des Nouveaux Commanditaires en Espagne, (2003-07) elle fait partie de la délégation curatoriale de L’appartement22 de Rabat depuis 2008 et collabore régulièrement à www.chooseon.org.
Sonia Dermience a fondé Komplot à Bruxelles en 2002, un collectif de curateurs qui développe des projets à caractère nomade tel que “Midi Zuid” ou “Architecture de survie”. Sous le nom de Catherine Vertige, elle a mené une recherche sur les pratiques artistiques collaboratives dans la Belgique post 68, en organisant des séminaires et en réalisant deux films documentaires. En 2009, Komplot a crée “The Public School Brussels” et depuis 2010 la structure est installée dans un bâtiment reconverti et accueille des expositions, résidences et studios. Komplot a publié le troisième numéro de son magazine YEAR en 2013.
Jens Hoffmann est depuis 2006 directeur du CCA Wattis Institute for Contemporary Arts à San Francisco. Il a été directeur des expositions à l’Institute of Contemporary Arts de Londres de 2003 à 2007. Hoffmann enseigne régulièrement au Goldsmith Institute de Londres et a publié de nombreux ouvrages, dont “The Next Documenta Should be Curated by an Artist”(Revolver, 2004). Il a été co-commissaire pour la 12ème Biennale d’Istanbul en 2011. Il est membre du jury dans le cadre de la saison Nouvelles vagues au Palais de Tokyo.
Tobi Maier est commissaire et critique basé à São Paulo où il a travaillé en tant que commissaire associé pour la 30ème Biennale de São Paulo (2012). Il a été commissaire à la Frankfurter Kunstverein (2006-2008) et à Ludlow 38, antenne pour l’art contemporain du Goethe-Institut de New York (2008-2011). ll a récemment coédité un double numéro du Swedish OEI magazine. Son exposition Le deuxième sexe – une note visuelle est actuellement visible à la Galerie, Centre d’art contemporain de Noisy-le-Sec, avec les œuvres et documents de Ilene Segalove, Anne-Mie van Kerckhoven, Marianne Wex et du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir.
Olivier Marboeuf est commissaire indépendant, producteur, auteur et performeur. Il dirige l’Espace Khiasma depuis 2004, lieu dédié aux arts visuels et à la littérature contemporaine basé aux Lilas (93). Son parcours s’articule autour des problématiques du rapport du texte et de la voix avec l’image fixe ou animée et plus largement autour des enjeux de transmission. Depuis plusieurs années, ses recherches se concentrent sur la notion de récits minoritaires et de narration spéculative. Il a enseigné les arts visuels à l’ENSA Nancy et intervient aujourd’hui dans des écoles et des institutions pour des conférences et des workshops. Très impliqué dans le cinéma d’artistes, il accompagne et programme des films au sein de la plate-forme PHANTOM.
Estelle Nabeyrat est commissaire et critique indépendante basée à Paris, actuellement étudiante-chercheur à l’Ehess. Elle a été assistante d’enseignement et coordinatrice pédagogique à la Kunstakademie Vienne, à l’Ensba Lyon, Reims. Elle a organisé de nombreuses expositions et programmations vidéos en France, Allemagne et aux Etats-Unies et collabore régulièrement pour les revues L’Art même (be), Kaleidoscope (it)… En 2009, elle obtient une bourse du MFAH Houston avant d’être résidente du Pavillon au Palais de Tokyo et de Capacete Rio en 2011. En 2012, elle entame grâce à l’aide du Cnap un travail de recherche au Brésil sur la pensée anthropophage.
Vinicius Spricigo est post-doctorant au Centre Interdisciplinaire de Sémiotique de la culture et de Théorie des médias (CISC), Université Catholique de São Paulo. En 2010, il a reçu un prix pour la publication de l’ouvrage Modes de représentation de la Biennale de São Paulo: le passage de l’internationalisme artistique à la mondialisation culturelle du Ministère brésilien de la Culture et de la Fondation de la Biennale de São Paulo. Commissaire d’exposition, associé au projet Forum Permanent (2006-2008), il a collaboré avec l’Associação Cultural Videobrasil pour l’organisation de l’exposition au Brésil du travail de l’artiste britannique Isaac Julien (2012).
Natalia Valencia est chargée de recherche au Musée national d’art moderne du Centre Pompidou. Elle a organisé des expositions pour la Sala de arte público Siqueiros et le Black Cubicle à Mexico, la galerie Mor-Charpentier à Paris, le collectif Proyectos ultravioleta à Guatemala, et la casa museo Quinta de Bolivar à Bogota. Elle a publié dans la revue internationale Kaleidoscope et dans le Journal de la Triennale d’art contemporain en 2012. Natalia Valencia est commissaire de l’exposition Un Escalier d’eau dans le cadre de la saison Nouvelles vagues au Palais de Tokyo.
Jason Waite est un commissaire et critique d’art établi à New York. Co-commissaire de la IVe Biennale des jeunes artistes de Bucarest en 2012, fondateur de la plateforme mobile International Guerrilla Video Festival, il a travaillé au Solomon R. Guggenheim Museum de New York, à l’Independent Curators International et à la Cittadellarte-fondation Pistoletto. Jason Waite a obtenu une bourse Helena Rubinstein de recherche curatoriale dans le cadre du programme de formation du Whitney Museum. Jason Waite est commissaire de l’exposition The Real Thing? dans le cadre de la saison Nouvelles vagues au Palais de Tokyo.
Retrouvez l’événement sur le site du Palais de Tokyo
http://palaisdetokyo.com/fr/rencontre/table-ronde/deuxieme-vague-reflexions-sur-les-pratiques-curatoriales
Copyright du visuel de l’événement: Estelle Nabeyrat